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Tricot, le nouveau yoga !

On l’avait abandonné, trop connoté « mémé ». Il réapparaît dans des clubs, des ateliers ou autour d’une tasse de thé. Rythme apaisant et plaisir de faire, le tricot est un vrai remède au stress. Même quand on débute !


Catherine, 28 ans, a tricoté six écharpes et deux pulls en trois mois. Belle performance manuelle pour cette créative dans une agence de publicité, qui parle de ses réalisations avec la fierté qu’elle réservait avant à ses réussites professionnelles. « L’an dernier, j’ai cumulé surmenage au boulot et rupture amoureuse. Tout en m’écoutant lui raconter mes galères, ma meilleure amie tricotait. La regarder m’apaisait, ça m’a donné envie de m’y mettre… Une vraie révélation, au point que nous parlions toutes deux de “tricothérapie” ! Dès que je prenais mes aiguilles, mon angoisse s’apaisait, c’est comme si je me berçais moi-même ! Aujourd’hui, j’ai un nouveau fiancé, mais je continue le tricot, c’est mon antistress préféré. »



Mains actives, esprit serein...

Catherine ne s’est pas trompée pas en parlant de « tricothérapie ». Aux Etats-Unis, le corps médical n’hésite pas à le prescrire comme antistress. Le centre médical Cabrini de New York le conseille aux malades devant subir des traitements lourds et douloureux ; Herbert Benson, professeur à la Harvard Medical School, le recommande pour soulager les douleurs chroniques, réduire l’hypertension et combattre l’insomnie (in "The Relaxation Response" Paperback, 2000) ; quant aux médecins de l’université de Chicago, ils le classent parmi les dix meilleurs moyens pour arrêter de fumer.« Jeux de mains, jeux de vilains », dit à tort l’adage. En réalité, la concentration sur une tâche manuelle qui exige calme et précision favorise la paix de l’esprit. Lucie, 38 ans, hyperactive et « très mentale », se vide littéralement la tête en tricotant. « Comme je suis loin d’être une experte, je dois me concentrer. Moi qui cours après mille choses toute la journée, j’expérimente très concrètement l’injonction zen : ici et maintenant. Je prends le temps de bien m’installer, j’écoute des CD, et c’est parti pour mon heure 100 % tête au calme ! » Pour Christelle, 44 ans, plus experte, le tricot permet de faire un break… sans perdre de temps. « Je peux regarder la télé, passer la soirée en famille tranquillement tout en faisant des pulls pour mes enfants. Ma fille est très fière de les porter. Pour elle, c’est une preuve d’amour supplémentaire : je travaille toute la journée à l’hôpital, mais je prends quand même le temps de lui faire de belles choses ! » En plus de la sérénité qu’il apporte, le tricot offre une satisfaction particulière: la fierté liée à la création personnelle. Les réalisations maison sont autant de petites touches singulières dans un monde de « prêt-à-consommer ». « Ma première écharpe ? Une sorte de cravate géante, se souvient Lucie en riant. Mais j’étais super fière, c’est moi qui l’avais faite, je la porte quand je vais marcher en forêt, elle m’émeut toujours autant ! »



Un rituel sensuel

Tricoter, c’est aussi associer dans le même plaisir regard et toucher. Choix des couleurs, texture et douceur de la matière. « La laine, c’est rassurant et sensuel, affirme Claire, 31 ans. Ma grand-mère me tricotait des pulls, j’adorais plonger ma main dans la corbeille où elle rangeait ses pelotes. J’ai mis du temps à m’y mettre, je trouvais que ça faisait mémé, et puis je suis tombée sur des modèles de pulls adorables pour ma fille et j’ai retrouvé le plaisir de toucher la laine, de la travailler, de me laisser bercer par le “clic-clic” des aiguilles. » Danse des mains sur l’ouvrage, contact apaisant de la matière, le tricot est devenu, pour Hélène, 34 ans, un « rituel bonne nuit ». Les enfants couchés, elle allume une petite lampe, fait brûler de l’encens et se prépare doucement à la nuit. « J’ai une prédisposition à l’insomnie : rumineuse, j’emmène tous mes soucis au lit. En m’accordant cette pause, je fais la coupure, je sépare la journée de la nuit, c’est mon sas de décompression. » La maille a envahi les podiums, remettant un peu de douceur et de simplicité dans nos placards. Une mode « baba chic » qui réveille des passions gourmandes. Férue de customisation, Louise, 30 ans, écume depuis toujours les merceries pour dénicher plumes et boutons anciens. Son dernier coup de foudre ? « Des rangées de pelotes aux couleurs merveilleuses. Du coup, j’ai eu envie de me mettre au tricot. Comme je suis plutôt douée de mes mains, j’ai trouvé ça assez simple. J’ai même envie de faire une petite collection avec une amie. » Son plus grand plaisir : toucher la laine, choisir les coloris, imaginer des associations de matières et de couleurs… Et utiliser des aiguilles en bambou, histoire de rester bobo jusqu’à la dernière maille ! En matière de chic, il n’y a d’ailleurs pas plus branché que de tricoter autour d’une tasse de thé avec ses copines – l’actrice américaine Uma Thurman et ses amies people ont lancé la tendance. Depuis, clubs et salons de thé consacrés au tricot se multiplient. Les plus passionnées ont leurs blogs et s’échangent modèles et astuces via Internet. Une nouvelle tribu, celle des tricoteuses, est née. Leur credo : quelques mailles de sérénité dans un monde de stressés.


(Article venant du site Psychologies.com)

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